Folken

"Tu vois, Elfe, je dois t'avouer que tu m'impressionnes beaucoup ... "

Recherchant rapidement de son regard malicieux aux alentours, Folken eut tôt fait de trouver ce qu'il cherchait : une simple chaise de bois, qu'il ramena prés de lui d'un mouvement de bras nonchallent. A présent assis, à l'envers sur cette chaise, bras croisés sur le dossier, il ne quitta plus du regard cet Elfe apeuré, impitoyablement enchainé à ce mur avoisinant ... Une peur enivrante se lisait si facilement en lui, terreur incommensurable même, causé peut être par l'austerité malsaine de cette petite pièce baignée de pénombre ; ou par les etranges outils ornant la petite table à quelques mêtres de lui ; par les odeurs de sang, de sueur, de mort émanant partout des alentours également ; ou simplement effrayé par le calme, la détermination et le plaisir certain de son bourreau ne le quittant pas du regard ...

" ... Aucun elfe n'avait resisté jusqu'à présent plus de douze heures à ces tortures, et toi tu approches des seize heures ... Je devrais te féliciter tu tiens un record !"

L'éclat de rire émanant des derniers propos de Folken n'eut pas pour effet de détendre l'atmosphère, bien au contraire ! Pourtant l'elfe noir semblait prendre un plaisir particulier à cette situation, ne dérogeant plus de son sourire aussi sadique qu'inquiétant ... A nouveau, avec une précision chirurgicale, il leva la main pour serrer un peu plus les chaines hérissées de pointes tranchantes autour du poignet de l'Elfe. L'effet fut immédiat, et bien que l'Elfe su réprimer un cri de douleur, celle ci n'en fut pas moins présente, Folken y veillant avec une attention on ne pouvait plus spéciale !

"En récompense à ta bravoure, je vais te raconter quelque chose de particulier ..." continua Folken d'un ton mi-ironique, mi-sollennelle, arborant toujours son sourire si baroque.
"Tu t'en moqueras certainement. Aprés tout ce n'est pas vraiment important, juste un leger entracte philosophique sur ma propre personne, sur mon démesuré Ego ..."

Un instant songeur, presque mélancolique dirait t'on, Folken devoila un regard vide, comme si toute pensée avait quitté son corps, laissant sa chair se reposer avec quiétude, laissant son esprit atteindre des sommets interdits et inavoués ... Se ravisant alors rapidement, il fixa a nouveau l'Elfe, laissant cette fois ci son sourire si sadique de côté, pour paraitre si serieux, si noble, si sage, sous ses traits fins et délicats d'Elfe Noir, ou plus aucun stigmate de sa méchanceté naturelle n'avait de place.

"C'est un cadeau exceptionnel malgré tout, même si tu ne le realises pas, mais j'ai envie de parler la, donc quelque soit ton état d'esprit tu en entendras parler ..." narra alors Folken
"Je vais te parler de Moi, de ma Vie ! Il n'existera que deux personnes hormis moi qui la connaitront quand tu seras tenu au secret ... Toute personne en ayant vraiment connu une part importante jusqu'à présent sont mortes : trés souvent tuées de ma main d'ailleurs."

Ces derniers mots arrachèrent malgré tout un nouveau sourire sadique à Folken, qui jubila de la reaction de l'Elfe à celui ci ... Encore une fois l'Elfe Noir avait obtenu ce qu'il voulait, et comptait bien rester dans cette optique pour les heures à venir.

"J'ai vu le jour il y a 147 ans mon jeune ami, dans les bras d'une des pires Drows que cette Terre n'a jamais porté : la matriarche du clan Naz'Thalen ... Ainé d'un quatuor, je n'ai jamais pourtant eu l'occasion de voir naitre mes soeurs. On peut aisement dire que même si les Elfes Noirs ont une considération tout à fait limité pour les males, ma mêre était une Drow plus que zélée à ce niveau. Elle m'abandonna à la naissance, honteuse d'avoir offerte à Shilien un servant si peu digne de
considération, simplement retenue de me tuer par mon pêre. Elle l'aneantit d'ailleurs à ma place pour sa trop grande "sensibilité" !" déclara à présent, avant de marquer à nouveau une pause, Folken, souriant narquoisement à ses dernières phrases, semblant aussi amusé que songeur.
"Ainsi m'abandonna t'elle, à la merci des loups et des orcs, dans les meandres de la Fôret Noire. A cet instant, je n'avais plus que deux choses : ma couche de nouveau né, et gravé sur ma poitrine par les soins de ma mêre mon prénom : Folkanen, le nom de mon pêre ... Mais mes cris percants de nouveau né n'attirames pas seulement des bêtes sauvages, ils alerterent également une jeune elfe, cueillant on ne sait quoi à cet instant dans la forêt. Emue du traitement qu'on m'avait fait subir, cette pauvre idiote eut tôt fait de m'emporter, et de m'elever aprés mure décision avec son mari comme un pêre et une mêre digne de ce nom, en secret à l'abri des guerres entre Elfes et Elfes Noirs jusqu'à mes vingts ans ... Le plus ironique dans tout ca est que lors de mon départ j'entretenais de trés bon termes avec eux, agissant comme l'enfant parfait qu'ils auraient pu esperer avoir, et quand bien même je m'exila pendant prés de 100 ans, je leur rendais toujours visite secretement, leur apportant tout ce que je pouvais pour les satisfaire, à eux, ces grands héros du peuple Elfe ! Voulant me faire plaisir, et à nouveau concretiser la perfection de leur couple, ils me gratifièrent
même d'une "petite soeur" ...
Se taisant à nouveau, Folkenr pris alors le loisir d'observer silencieusement le visage de l'Elfe, ou semblait se refleter une grande compassion et un attachement certain, tant de bonnes choses pour cet Elfe Noir qui venait pendant plus de douze heures de lui faire vivre l'Enfer ... Folken arbora alors une mou dépitée, comme un implicite appel au secours, expression qu'il garda figé sur son visage quelques minutes avant de continuer son récit.

"Une chose importante à savoir est ce que j'ai bien pu faire pendant ces 100 années ... Je serais bref, je t'expliquerais rapidement." enonca Folken, dont le visage commencait à nouveau à changer, revetant une expression pas encore vraiment définissable ...
"En résumé : je suis retourné chez mes frêres Drows, sous l'identité de Folken, Elfe Noir sans passé apparent, ou à force de maléfices et de manipulations je me suis fait une place convenable, place d'ou j'épie à loisir l'avancée de ma Mêre, place d'ou j'ai pu devenir un grand partisan de Shilien et Kain, ou j'ai pu longuement prier pour eux, et pour qui je prierais toute ma vie afin de les remercier de m'avoir gratifié de tous mes fabuleux pouvoirs magiques. J'ai pu voir mes soeurs grandir, devenir de divines Elfes Noires, et me préparer à m'immiscer dans cette guerre entre nos peuples !" devoila Folken dans un eclat de rire aussi tonitruant que glacial.
"Et le plus beau dans tout ca, c'est ce que j'ai reservé à mes parents adoptifs ... Ces chers Meridias et Meryle, je n'en ai fait qu'une bouchée : il fut si facile d'attirer hors de son village Meridias, en tuant quelques petits elfes candides, accompagné de quelques uns de mes comparses ... Je jubile tellement à chaque fois que je repense à son expression de stupéfaction lorsqu'il arriva, paré et armé, afin d'affronter les Elfes Noirs fauteurs de troubles ! Il a été pour le moins abasourdi, toute sa morale de paix et de tolérance ébranlée ... Il a hésité, PAS MOI, et l'ordre de tirer à mes alliés archer a été prononcé avec clarté, avant que je porte ce coup qui lui fut fatal, à ce cher pere adoptif ... Et là, j'ai joué à mon jeu préféré pour la première fois, que j'ai perpétué à chacun de mes meurtres : graver sur le torse de mes victimes, ou sur leurs vetements, cette phrase si symbolique : OFFRANDE A SHILIEN"

Les yeux de l'Elfe se revulsèrent d'horreur, Folken arborant à nouveau cette expression de sadisme certain, se délectant de voir l'Elfe comprendre comment le Chat avait joué avec la Souris ! Mais semblant ne pas vouloir en rester là, avec ce ton si sollennelle il reprit :

"Quand à ma mêre adoptive, je pris plaisir à la voir mourir de tristesse sur de long mois, attendant peut être le réconfort et le soutien de leur fils adoptif qui ne venait pas lui donner ... Tout comme j'ai pris beaucoup de plaisir à me delecter de la pureté de cette fortuite petite soeur, immaculée d'innocence. Et voila cinquantes année presque que je vis pour moi, rien que pour moi, libre d'avoir ce que je veux, de faire ce je veux, comme je le veux, selon mes désirs et le moment ! Je suis libre, hédoniste, aucune réèlle allégeance, et je m'en amuse enormement ... Je vis, voila tout, je sais ce que je suis : un monstre qui cache un lourd désir, que même toi tu ne connaitras jamais, ni personne d'autre d'ailleurs ! Le pouvoir ne se gagne pas il se prend."

Folken redevint silencieux, l'Elfe à la fois detruit physiquement et mentalement ne savait plus garder les yeux ouverts. Cela revivifia encore plus Folken, qui dans un élan de Vigueur alla chercher sur la petite table son scalpel préféré ...
S'approchant à nouveau de l'Elfe il lui murmura alors à l'oreille avec un ton presque démoniaque :

"Tu vois, c'est valétudinaire chez moi, je ne peux pas vraiment être cerné, tu peux juste situer une simple chose à présent ..."

Silencieux le temps que l'Elfe fasse l'effort d'ouvrir les yeux, Melkor pris un plaisir tout particulier à observer une dernière fois ses yeux vitreux, presque sans ame à présent quand le torturé fit l'effort de les ouvrir, interrogateur.

"Je t'ai dis que tout ceux qui ont su ce que je t'ai raconté sont Mort ... Alors, une dernière question : Je l'ecris avec ton sang ou avec le mien cette fois ci ? "

L'Elfe ne comprenait plus vraiment, mais quand bien même il aurait voulu parler, comment aurais t'il fait ? Voila six heures que Folken lui avait coupé la langue ... Celui ci souriant toujours avidement, clos alors par ces quelques mots son monologue :

"Et bien soit, j'ecrirais donc OFFRANDE A SHILIEN avec ton sang ..."


[hrp]Comme le bg finale de l'abysse n'est pas terminé et que les divintés ne sont pas choisies, j'ai noté le nom des Dieux de depart je le changerais ulterieurement...[/hrp]